et par Dieu je veux dire Nad qui m'a présenté cette bande de dudettes new-yorkaises. Elles n'ont duré que de 2003 à 2007 et nous ont offert, du fond de leurs pantalons, l'incontournable single Camel toe. Alors à vous toutes, femmes qui vous sentez consernées, je vous dit : "Is your crotch hungry girl? Cuz its eating your pants!"
Hier, j'ai assisté à une autre pièce écrite par l'excellent jeune dramaturge Étienne Lepage. Encore une fois. Je suis vendue. Son dernier rejeton s'appelle Kick et ça ressemble à Rouge Gueule. Je crois que ce qui fascine à chaque fois les spectateurs et qui donne tellement le goût aux praticiens de monter ses pièces est l'espace qu'il accorde au jeu des acteurs. La scénographie relève toujours d'un vide stylisé. Vide sur la scène mais une poignée d'acteurs qui se contournent qui s'embrasent. Et puis, il y a un texte puissant, encombrant, qui force l'acteur à prendre toute la place sur scène. L'acteur gueule sur scène, se jette à terre, danse, exprime quelque chose de métaphysique. Toujours avec de l'humour et au goût du jour. Il faut expérimenter pour comprendre vraiment ce que c'est. Leur jeu était ahurissant... danses modernes, parade sur machine à distribution, blast total des écrits grecs. Bref, une gang de jeunes qui déconnent, qui y comprennent rien à la vie. Génial.
Oh! Et la pièce a joué au théâtre des Écuries. Nouveau d'un an, gagnant du prix de la relève du Conseil des Arts du Canada. Allô faut aller là. C'est vraiment excellent comme place. Émouvant pour moi, je me suis retrouvée sur la rue Chabot, rue de mon enfance, le théâtre situé juste devant notre premier appart à Montréal :) Il y a de la fatalité dans l'air
Quelqu'un m'avait dit que faire de la pub ça nuirait à la pureté de l'art. Ça serait utiliser son talent pour vendre des produits inutiles etc. Mauvais. Très mauvais. Mais ce qui suit EST de l'art
PS: Allez voir toutes les pubs de Science World, elles sont vraiment folles!
Au lieu de taper furieusement mes notes de cours complètement speedée sur le café, des fois j'écris des choses. Ceci est loin de la perfection. Il faut accepter l'imperfection, la prendre et l'afficher comme si l'on vomissait un peu de son âme. Décousue, dénudée, prête à se jeter dans sa propre abîme. C'est un peu comme les anglicismes au fond. -----------------------------------------------------------
Et.. Rien. Le soleil et la brume dansaient devant leurs visages soulevés. Où êtes-vous donc allés vous perdre, psaumes de la colère? Je me demande, encore aujourd’hui d’où je viens. Mais d’où vient surtout cette tache de sang de moustique écrasée sur le mur de mon âme? Maman ne m’avait jamais dit que ce serait comme ça par ici… Maintenant je sais. Le sulfure de mon sexe me le rappelle à chaque jour. Rien n’est d’ici, tout est d’ailleurs. Et le voir ne signifie pas nécessairement qu’il existe. L’existence est une chose à laquelle je n’ai pas accès. Rien ne se dit, tout se perd. Je suis arrivée ici il y a très très longtemps, je n’avais alors aucun âge précis. J’avais fait comme eux mais en pire. Je savais alors qu’il fallait me démarquer pour entrer. J’ai pris un morceau de bois et j’ai tapé aussi fort que je le pouvais. J’ai tapé pendant presque une demi-heure, peut-être. En tout cas, je me souviens que ce soir-là il y avait du sang dans ma selle. Personne ne s’y attendait, j’étais une adolescente. Je n’impressionnais personne et je le savais. C’est pourquoi j’ai tant insisté. J’en ai tuée au moins dix. Ils étaient innombrables. J’avais ma place assurée de l’autre côté de la clôture de fer. On m’a choisit. On m’a accueilli avec un brusque coup dans le dos, puis un autre derrière la tête. Je me suis évanouie en sachant que tout ça en valait la peine. Je me suis retrouvée couchée dans la poussière. J’ai longuement souri cette journée-là, je savais que j’avais trouvée ma place. Le monde est une grande machine qui travaille sans nous. J’ai apprise cela le jour où j’ai perdu la mémoire. Lorsqu’elle était plus jeune, ma belle-mère avait le même visage ovale qu’Anna Karina. Maintenant, je crois qu’il ne ressemble à aucune forme géométrique en particulier. Il est fait d’un peu de tout. De toutes les formes déformées par la gravité. J’ai si peur que ça m’arrive. Mais rien ne peut me toucher. Je ne suis pas assez vivante pour vieillir.
Fin de mi-session. Je peux me reprendre. Respirer un peu. Pause du branlage intellectuel. Retour à l'état nature. Relire Jacques Prévert. Splendide simplicité.
Sables mouvants
Démons et merveilles Vents et marées Au loin déjà la mer s'est retirée Démons et merveilles Vents et marées Et toi Comme une algue doucement caressée par le vent Dans les sables du lit tu remues en rêvant Démons et merveilles Vents et marées Au loin déjà la mer s'est retirée Mais dans tes yeux entrouverts Deux petites vagues sont restées Démons et merveilles Vents et marées Deux petites vagues pour me noyer.
Je n'aimais pas particulièrement The knife jusqu'à ce que je redécouvre cette chanson. Joie. Paix. Danse sous la pluie. Le vidéo est dirigé par l'excellent Chris Hopewell (homme à souris) qui a aussi fait la vidéo de la pièce There, There de Radiohead (morceau à élévation spirituelle... "just'cause you feel it, doesn't mean it's there")
J'aimerais avoir un bébé pour lui chanter cette chanson en le berçant...
You think I'd leave your side baby? You know me better than that You think I'd leave down when your down on your knees? I wouldn't do that
I'll do you right when your wrong I-----ohhh, ohhh
If only you could see into me
oh, when your cold I'll be there to hold you tight to me When your on the outside baby and you can't get in I will show you, your so much better than you know When your lost, when your alone and you can't get back again I will find you darling I'll bring you home
If you want to cry I am here to dry your eyes and in no time you'll be fine
You think I'd leave your side baby You know me better than that You think I'd leave you down when your down on your kness I wouldn't do that
I'll do you right when your wrong I-----I, ohhhh, ohhh
If only you could see into me
Oh when your cold I'll be there To hold you tight to me Oh when your alone I'l be there by your side baby
La comtesse di Castiglione (1837-1899) était considérée comme la plus belle femme de son siècle. Maîtresse de Napoléon III pour des raisons politiques, elle travaillait pour l'unité de l'Italie. Fail. Mais triomphe artistique. La légende dit qu'elle souffrait d'un narcissisme maladif, victime de sa beauté, obsédée par son corps, alcoolique... Elle avait une passion pour se faire prendre en photo, comme si elle voulait qu'elles lui disent plus que ce qu'elle voit d'elle même. Elle travaille avec le photographe Pierre-Louis Pierson qui la suit au long de sa vie. Elle se déguise et incarne des personnages extravagants, est brutalement osée pour son temps (études de jambes digne des plus bassses des prostituées, bras complètement découverts).
La pièce était pas mal. Absurde. Je me suis battue avec mes co-spectatrices pour dire que ce n'était pas un absurdisme qui se voulait drôle mais émouvant. Moi j'en pense ça, c'est mon droit. Mais que sais-je de plus que les autres? Nada. Bref, meilleure scénographie de l'année. Encore meilleure que celle de Mon corps deviendra froid quoique quelque peu ressemblante. Woaw j'aurai aimée avoir une photo de la scène.. je vous laisse des photos normales mais allez voir par vous même.